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Synthèse de l’étude de référence du Plan d’Action 2020-2023 de Diobass Ecologie et Société (DES)

Diobass écologie et société (DES) est une association qui vise le renforcement des capacités des organisations paysannes pour une auto prise en charge de leur développement en vue d’atteindre leur transformation technique et sociale.

Elle met en œuvre son plan d’action 2020-2023 intitulé « Renforcement de la résilience des communautés dans un contexte de changements climatiques au profit de 795 ménages de huit (8) communes rurales du Burkina Faso ». Ce projet est mis en œuvre dans 4 régions du Burkina que sont le centre, le plateau central, le nord et la boucle du Mouhoun.

Pour une mise en œuvre optimale dudit projet, DES à juger nécessaire de réaliser une étude de référence afin de disposer de données de base à même d’orienter et soutenir les actions et mesurer les changements et progrès opérés dans la mise en œuvre de ce projet. Il s’agit de collecter des informations/Données pertinentes sur les valeurs de base des indicateurs conformément aux objectifs du projet. L’étude a été réalisée en septembre 2021.

Objectif général et objectif spécifiques de l’étude de référence

L’objectif général du projet est de disposer d’informations de référence sur la zone d’intervention du projet pour permettre à l’équipe projet de l’exécuter de façon efficace et efficiente, de suivre et mesurer les résultats et les impacts des actions menées.

De façon spécifique, il s’agit de :

Identifier et décrire la nature des neuf (09) innovations paysannes qui existent dans la zone d’intervention du projet et qui sont utilisées par la communauté ;

  • Décrire les 2 pratiques agroécologiques qui sont utilisées par au moins 130 exploitations familiales dans la zone d’intervention du projet ;
  • Faire le point sur l’existence de types d’innovations utilisées par les exploitations familiales en lieu et place des pesticides et herbicides dans la zone d’intervention du projet ;
  • Faire le point des ménages qui utilisent les pesticides chimiques et les quantités utilisées par campagne ;
  • Faire le point des deux (2) initiatives de gestion des ressources naturelles qui avaient été mises au point par les populations pour la gestion concertée et durable de ces ressources (terres, forêts, eaux…) ;
  • Faire le point du nombre de ménages affectés par la vente des terres dans la zone concernée par la problématique (Saaba) ;
  • Evaluer les effets/impacts de la vente des terres sur la cohésion sociale, familiale et le niveau de vie des ménages ;
  • Décrire 04 initiatives économiques qui existent dans la zone du projet et leurs impacts sur la vie des bénéficiaires /communautés ;
  • Décrire les caractéristiques, les performances et gouts etc. des six semences qui existaient dans la zone du projet avant l’élaboration du projet ;
  • Identifier et décrire les 5 innovations qui ont été mis au point dans la zone d’intervention : OP et GRA promoteurs, utilités de ces 5 innovations, les utilisateurs et les modes de partage de ces innovations ;
  • Décrire les OP qui les ont adoptées et leur localité et évaluer l’évolution de leur rendement et qualité des productions ;
  • Décrire les mécanismes/canaux utilisés au niveau des GRA pour la diffusion des innovations

Synthèse des résultats de l’étude

Le plan d’action est bâti autour de quatre principaux objectifs. Le 1er objectif est relatif au nombre d’innovations développées par les groupes de recherche. Le 2ème porte sur le développement de solutions endogènes durables pour une gestion concertée des ressources naturelles et la lutte contre l’accaparement des terres rurales. Le 3ème sur la mise en valeur des résultats de la RAP à travers le développement d’activités socioéconomiques et le 4ème objectif sur les processus de diffusion des innovations issues de la RAP.

L’étude de référence a été mené dans les huit communes couvertes par le plan d’action 2020-2023 de DES. L’échantillon de l’étude était constitué de soixante-quatre (64) ménages à raison de huit ménages par commune d’intervention. L’objectif spécifique 1 est composé de trois indicateurs dont les valeurs de base sont :

Existence de neuf (9) innovations paysannes agroécologiques
Deux (02) nouvelles pratiques agroécologiques utilisées par au moins 130 ménages
Existence solutions alternatives (Biopesticides) à l’utilisation des pesticides et herbicides

Les neuf innovations paysannes tous reconnues et cataloguées par Diobass, répertoriées sont :

1– Les 6 semences Paysannes développées par l’OP de Tanlili

2- Les biopesticides dont 3 développées par l’OP de Koala, 3 par l’OP de Gomponssom et 1 par l’OP de danaogo, soit un total de 7 biopesticides.

3- Les 2 Techniques Agricoles dont le Zaï arboré de l’OP de Ninigui et le RNA de l’OP de Gomponssom

4- La Technique de production maraîchère (production et conservation des bulbes d’oignon) de l’OP de Noungou, commune de Loumbila.

5- La Pharmacopée Vétérinaire (9 produits contre les maladies de la volaille, 7 contre les maladies des ruminants mises au point par les OP de Somassi et de Zipélin.

6- Les suppléments Alimentaires pour animaux (le Rums rinogo de l’OP de Zipèlin et le Bloc multi nutritionnel de Toéghin)

7- Les Techniques d’élevage (Techniques en aviculture traditionnelle améliorée et Technique d’embouche bovine et ovine de l’OP de Tanguin Kossodo et la Techniques de fauche et de conservation du fourrage naturel, toujours d’une autre OP de Tanguin Kossodo.

8- La Transformation des produits (PNFL) (Jus / Sirop de Detarium senegalense et Couscous à base de pain de singe des femmes de l’OP de Kari

9- La Transformation des produits agricoles (Céréales) (couscous à base de petit mil, des biscuits et gâteaux à base de farine de maïs rouge) des femmes de l’OP de Kari également.

NB : les 2 dernières 8 et 9 n’ont pas d’abord été cataloguées par DES mais la procédure y relatives sont toujours en cours)

La cible pour cet indicateur est la mise au point durant ce plan triennal, de dix nouvelles innovations paysannes par les groupes de recherche action (RAP) des huit (08) communes couvertes par le projet.

 Les deux (02) nouvelles pratiques agroécologiques utilisées par au moins 130 ménages sont le labour (en billons ou butte) utilisé par 93,75% de l’échantillon et la fumure organique utilisée par 90, 62% de l’échantillon de l’étude. La cible visée à terme est l’intégration de trois (03) nouvelles pratiques agroécologiques par au moins 70% de la population mère du plan d’action (795 ménages).

Le dernier indicateur de l’objectif porte sur les solutions alternatives aux pesticides ; selon les résultats de l’étude, sept (07) modèles de biopesticides développés par les groupes de recherche ont été répertoriés à travers les zones couvertes par Diobass. La cible pour le plan d’action présent est le développement par les groupes de recherche d’au moins deux (02) innovations (Biopesticides) pour remplacer les pesticides et contribuant du même coup à baisser d’au moins 25% l’utilisation des pesticides dans les communautés cibles

L’objectif 2 s’intitule « Les membres des OP des GRA développent en collaboration avec les populations locales et d’autres acteurs des solutions durables locales pour une gestion concertée des ressources naturelles et la lutte contre l’accaparement des terres rurales ». Il porte sur le développement de solutions endogènes durables pour la gestion des ressources naturelles et la lutte contre l’accaparement des terres rurales. Il est composé de deux (02) indicateurs qui sont :

  • Le nombre d’initiatives de gestion durable et concertée des ressources naturelles (Terres, forêts, eaux)
  • Le nombre de ménages ruraux ayant vendu leurs terres agricoles dans les zones concernées par la problématique (Saaba)
  • La valeur de base du 1er indicateur est de deux (02) initiatives.

L’étude a permis d’identifier deux forêts classées dans la commune de Pabré. Il s’agit de la forêt de Soglozi d’une superficie de 612 hectares et celle de Somnaway d’une superficie de 25 hectares. La cible visée est la mise en œuvre d’au moins trois (03) initiatives locales de gestion durable et concertée des ressources naturelles (Terres, forêts, eaux, ect.) ayant été développées et acceptées par les populations sont réalisées d’ici la fin du projet.

L’étude relève concernant le 2ème indicateur dans la zone cible (Commune de Saaba) qu’un ménage sur huit a vendu des terres. La cible (non chiffrée) au terme de la mise en œuvre du plan d’action est l’observation d’une réduction du phénomène dans les diverses localités et précisément dans la commune de Saaba.

L’objectif 3 du projet s’intitule « Les communautés de base partagent et mettent en valeur les résultats de la RAP (Recherche action paysanne) » et porte sur le développement d’initiatives socio-économiques initiées par les femmes sur la base des résultats de la recherche action. L’objectif comporte également deux indicateurs qui sont :

  • Le nombre d’activités socio-économiques initiées en utilisant les résultats de la recherche-action-paysanne
  • Le nombre de variétés de semences (Mil et sorgho) les plus appréciées et les plus cultivées par les producteurs dans la zone d’intervention du projet.

Aux termes des résultats de l’étude, il ressort qu’un certain nombre d’activités socio-économiques ont été développés et exercés par les femmes dans les différentes zones couvertes par le plan d’action. La valeur de base de l’indicateur est de quatre principales innovations sous formes d’activités génératrices de revenus. Il s’agit de :

1- La fabrication et la commercialisation de Sirop/Jus de détarium senegalense par un groupe de 15 femmes de l’union « Mazoumsé » de Kari dans la région de la boucle du Mouhoun.

2- La production et la commercialisation de biscuits, gâteaux et de couscous à base de la transformation de farine de maïs, toujours par le même groupe de femmes de la commune de Kari.

3- La production et la commercialisation du Jus de lianes sauvages produit par une coopérative de femmes de l’AKNGS de Gomponssom (Région du Nord)

4- La culture et la commercialisation de produits d’un Jardin botanique des femmes de l’association « Ouénini » de Passakongo (Boucle du Mouhoun). Elles font la production, la transformation de feuilles de moringa et de baobab (Conditionné et revendu sous emballages).

Pour le 2ème indicateur, aucune valeur de base n’ayant été prévue, ainsi, en fonction des résultats du terrain, les variétés de semences préférées et les plus cultivées par ordre sont :

1- Manegmoogo

2- Sanda-kuuli

3- Säo-bonsgo

Il s’agit de variétés de sorgho qui sont cultivées dans toute la zone d’intervention du projet en dehors de la région de la boucle du Mouhoun. La cible du premier indicateur aux termes de la mise en œuvre du projet est le développement d’au moins trois activités socio-économiques par les femmes sur la base des résultats de la RAP. Le deuxième indicateur vise la culture d’au moins deux variétés innovatrices de semences paysannes par 40% de la population cible du projet.

L’objectif 4, fait référence à la mise à la mise à l’échelle des innovations. Il s’intitule « Les divers acteurs de différentes échelles contribuent activement à la diffusion des innovations paysannes. Il est composé également de deux indicateurs qui sont :

  • Le nombre d’innovations adoptées par des nouveaux groupes socio-professionnels dans le cadre du partage et de la valorisation des résultats de la RAP
  • Le nombre de mécanismes pratiques mis en place pour déterminer le niveau de la portée des innovations paysannes à travers des canaux et mesures de diffusion.

Pour le premier indicateur la valeur de base est de cinq innovations. L’étude à répertorier les cinq innovations suivantes :

1- Les semences Paysannes de l’OP de Tanlili (Commune de Zitenga)

2- Trois types de Biopesticides développés par l’ADESVK de la commune de Saaba

3- Quatre remèdes pour volaille (Pharmacopée Vétérinaire) développés toujours par l’ADESVK

4- Trois types de Biopesticides pour la culture maraîchère développé par l’AKNGS de la commune de Gomponssom.

5- Le produit contre le striga « Song-Koaadba » du groupement « Zemstaaba » de Danaogo (Absouya)

Le deuxième indicateur a pour valeur de base un (01). Il s’agit de mettre au point une stratégie commune à l’ensemble des groupes de recherche pour promouvoir la mise à l’échelle des innovations paysannes.

Le constat formulé sur le terrain est qu’il n’existe pas de mécanisme au sein des groupes favorisant la promotion de leurs innovations. La diffusion se fait à travers les ateliers et foires auxquels participent ces groupes de recherche sous l’égide de Diobass Ecologie et Société (DES).

Le dernier objectif spécifique renvoie aux aspects institutionnels et organisationnels de l’association. Il vise à termes à doter l’organisation de documents de base (statuts, règlement intérieur) élaboré de manière transparente et inclusive, ainsi que de comités fonctionnant bien (assemblée générale, conseil d’administration) et de personnel qualifié résilient et performant.

Le présent plan d’action est en vigueur durant la période 2020-2023. Cet article représente une synthèse des résultats de l’étude de référence visant l’optimisation et de cadre référentiel de sa mise en œuvre.